Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO)

L’USPO appelle la profession à se rassembler pour dénoncer le plan d’économies

L’USPO dénonce les 3,5 milliards d’euros d’économies qui vont porter sur le médicament.

« Il y a un déséquilibre manifeste qui conduit à faire porter un tiers des efforts sur le médicament alors qu’il ne représente que 15 % des dépenses de santé. Un ONDAM à 2 % signifie -4 à -6 % pour le réseau officinal », déclare Gilles Bonnefond, président de l’USPO.

Ce plan va conduire à de nombreuses faillites touchant notamment les jeunes installés et les pharmaciens en zone rurale confrontés aux déserts médicaux. « Je crains que le gouvernement ne fasse pas ces économies par erreur d’appréciation. C’est une stratégie pour sacrifier le réseau officinal », explique Gilles Bonnefond. Le ministère de la Santé a en effet chargé les ARS de réaliser une cartographie des officines en difficulté pour la fin du mois de mai.

A ce plan, s’ajoutent plusieurs mesures vexatoires à l’encontre des pharmaciens.

Avec la réduction du temps d’écoulement des stocks à 30 jours suite à la suppression de la vignette au 1er juillet 2014, les pharmaciens vont devoir absorber la baisse des prix industriels, mais aussi la baisse de marge des grossistes et la baisse de marge du réseau officinal. Cette mesure, déstabilisante pour le réseau, risque d’inciter les pharmaciens à ne plus stocker les médicaments. Pour le président de l’USPO, « ce n’est pas rendre service aux patients ».

La dispensation à l’unité des antibiotiques ne permet absolument pas de reconnaître le métier de pharmacien.

Le pharmacien n’est pas non plus pris en compte dans la Stratégie nationale de santé : Marisol Touraine a évoqué la profession uniquement pour la mise en œuvre du tiers-payant.

Enfin, le monopole officinal est remis en question par Bercy qui veut faire sortir de ce monopole les produits « frontières » et qui vise les professions réglementées dont les pharmaciens.

Pour l’USPO, le plan d’économies va demander à la profession de doubler ses efforts au risque de « casser » des pharmaciens et leurs équipes. Le réseau officinal représente 120 000 emplois non exportables, les salariés et les jeunes sont aussi concernés par ses mesures.

« Nous ne pouvons pas rester inertes, déclare Gilles Bonnefond. C’est pourquoi je propose à l’ensemble de la profession au-delà des syndicats, c’est-à-dire également aux groupements et aux étudiants, de se réunir rapidement pour entrer dans l’action afin de protester contre le plan d’austérité dès le mois de mai. »

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